dimanche 18 novembre 2007

"L'enfer c'est les autres"




« L’enfer c’est les autres .»



Comme Jean Paul Sartre dans Huis Clos, la plus part des étudiants Strasbourgeois et plus généralement français cherchent à crier une idée malheureusement étouffée : « L’enfer c’est les autres ! ».

En effet, il y a quelques jours, une poignée d’étudiants, très vite apparentée par les journalistes aux mouvements anarchistes, ont décidé que la loi sur la réforme des universités adoptée il y a désormais quatre mois était une réforme qu’il fallait absolument abroger.
Cette réforme, voilà quarante ans que l’université française l’attend, la récente publication par Monsieur Nian Liu – chercheur de l’université de Jiao Tong à Shanghai- du classement mondial des universités humilie dramatiquement la France. Nos amis européens s’étonnant notamment que l’Etat Français dépense plus pour un lycéen que pour un étudiant !
Nicolas Sarkozy avait très vite saisi l’acuité de ce dossier. Le 13 juillet 2005, deux ans avant la présidentielle, il annonçait son intention d’assurer l’autonomie aux facultés françaises et de revaloriser la recherche. Durant la campagne, il ira jusqu’à promettre 5 milliards.
Le nouveau gouvernement est très vite chargé de rédiger la réforme et de la soumettre dans les meilleurs délais au Parlement, insistant sur une préalable concertation avec les différentes organisations syndicales étudiantes. Chose qui est bien sûr faite avec le plus grand sérieux puisque plusieurs organisations syndicales sont mises à contribution pendant près de 3 semaines dont l’UNEF, principal syndicat étudiant. Les discussions vont bon train, la réforme est même plusieurs fois remodelée et finalement les syndicats adhèrent gracieusement à la nouvelle réforme. La réforme est ensuite votée par le Parlement en juillet et mise en vigueur en août.
Quatre mois après le vote donc, une minorité d’étudiants s’insurge, décidant de bloquer immédiatement les universités au prétexte très vite répandu, destiné aux jeunes ne connaissant pas la teneur de la réforme, qu’« elle conduit à la privatisation des universités et à des frais d’inscriptions de plus 3000 euros ! ».
Valérie PECRESSE, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche se doit donc de repréciser dans le presse que :

- La loi s’inscrit dans un contexte d’augmentation des moyens en faveur des universités :
§ les crédits en faveur du logement étudiant augmentent de plus de 50% dans le budget 2008 (11 M€ contre 5,3 initialement) ;
§ le budget des universités augmentera de 50 % entre 2007 et 2012 (+ 1 Mds € en 2008) ;
§ des moyens supplémentaires sont alloués aux étudiants : + 100 M€ pour la réforme des bourses, création de 30 000 bourses au mérite.

- Loin d’une « privatisation », la loi consacre le rôle de l’Etat comme partenaire et garant de l’université :
§ les frais d’inscription sont fixés par l’Etat ;
§ il n’y a pas de sélection à l’entrée de l’université puisque la loi consacre le libre accès en licence pour les titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent ;
§ la loi consacre le caractère national des diplômes.


Malgré cela, les Assemblées générales (AG) fleurissent un peu partout en France, dans un esprit des plus douteux et qu’on se le dise, des moins démocratiques. Les récits sont nombreux : filtrages à l’entrée de l’AG, votes à main levée, intimidations, interdictions d’entrée à la presse ou encore dates et lieu des AG déplacés.
La plus part des étudiants préférant travailler, ces Assemblées ne sont absolument pas le reflet de l’opinion étudiante. La réalité est donc qu’une minorité d’étudiants décident pour les autres, et surtout que ces décisions ne sont pas le reflet de leurs opinions. Ne pouvant rien faire la plupart du temps, ils sont très vite soumis à cette dictature injuste.
L’UNEF, syndicat se prétendant ouvertement indépendant, a revu sa position alors qu’elle avait participé à l’élaboration du projet de loi, appelant désormais à la multiplication des AG, à la grève et au soutien des fonctionnaires.

Qu’on se le dise vraiment, que la presse s’empare de la chose, que la vérité éclate au grand jour : les agitateurs n’ont pas de revendications, il recherche uniquement un affrontement politique, la majorité des étudiants veulent la réforme, la paix et l’enseignement. « L’enfer c’est les autres !».
Médéric Furon-Kuntzmann
Résponsable des jeunes du Bas-Rhin

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