mardi 13 octobre 2009

Le Nouveau Centre dans les DNA


Le Nouveau Centre hésite encore pour le 1er tour

Le Nouveau Centre présentera-t-il une liste aux régionales en Alsace ? La tentation est grande d'essayer de rassembler la famille centriste au premier tour, puis de faire alliance avec l'UMP au second. Mais rien n'est décidé.



Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau Centre (NC) - le président Hervé Morin est occupé par ses tâches ministérielles - a rencontré cette semaine les militants bas-rhinois qui sont en train de reconstituer une fédération (l'assemblée générale constitutive est prévue pour le 8 décembre). Le Nouveau Centre, parti des anciens UDF qui n'ont voulu ni rejoindre l'UMP, ni adhérer à un MoDem trop gauchisant, est en train de définir une stratégie « à la carte » en fonction de situations très différentes dans les régions.

Choqué que tout le monde
se réclame d'Adrien Zeller


Dans les régions où l'objectif est de « créer le plus grand décalage avec la gauche », le NC fera liste commune avec l'UMP dès le premier tour. Dans certaines de ces régions, le parti de Morin conduira la liste : Valérie Létard, secrétaire d'État à l'Écologie et au développement durable dans le Nord - Pas-de-Calais, François Sauvadet dans le Centre, Philippe Augier en Basse-Normandie. Dans d'autres régions, comme la Bretagne ou les Pays de la Loire, « grandes terres centristes et humanistes », le parti préférera offrir le choix aux électeurs avec « des listes qui dépassent le périmètre du NC », autrement dit ouvertes à d'autres mouvances centristes ou aux adhérents du MoDem « qui n'ont pas envie de demander un autographe à Robert Hue ».
L'Alsace fait partie de ce deuxième type de régions. « Ici, le message centriste est mieux porté et entendu qu'ailleurs. Il y a un terreau favorable », dit Jean-Christophe Lagarde qui se dit « choqué que tout le monde se réclame d'Adrien Zeller alors que beaucoup n'ont pas été tendres et amènes avec lui ». La décision de présenter une liste ou non dépendra avant tout de la capacité à rassembler d'autres mouvements centristes (tel Force centriste Alsace de Marmillod et Stoessel). « Si personne n'est intéressé, on avisera. Mais si on décide de faire une liste, je n'ai aucun doute, on sera dans une dynamique de gagne. Il serait tout de même paradoxal que face à des listes de gauche offrant une variété qui va du MoDem à Besancenot, seuls les électeurs de droite n'auraient pas de choix. Ce serait dommage que nous ne nous adressions pas directement à nos électeurs. Ça ne plaira peut-être pas à l'UMP, mais c'est leur problème », dit Jean-Christophe Lagarde.

Le député Hillmeyer,
futur « chef de file »


Reste à savoir qui pourrait conduire une liste Nouveau Centre en Alsace. Contrairement aux espoirs de certains, le choix n'est pas fait. Dans une dizaine de jours, la commission d'investiture désignera un « chef de file » qui ne sera pas forcément la future tête de liste. Mais il aura incontestablement son mot à dire soit sur la constitution de la liste, soit sur la négociation avec l'UMP. Ce chef de file sera vraisemblablement le seul député NC d'Alsace, Francis Hillmeyer. « C'est le comité exécutif national qui décide de la stratégie - les tractations se placent au plus haut niveau, entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin -, mais le chef de file aura à repérer quels sont les meilleurs candidats pour l'Alsace et à superviser les tractations avec l'UMP », dit le député de la circonscription d'Illzach et maire de Pfastatt.
Quoi qu'il arrive, union au premier tour, fusion au second, le Nouveau Centre assumera son alliance à droite avec l'UMP. « Bayrou a tort, son indépendance, c'est l'isolement et l'isolement, c'est la mort. Le fait d'avoir des différences de vue n'empêche pas de travailler ensemble », dit Jean-Christophe Lagarde, ancien président des JDS, puis des jeunes UDF de 1996 à 2001.

Claude Keiflin

Édition DNA du Dim 11 oct. 2009

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